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La vie quotidienne d'une famille thailsacienne
20 mars 2009

18-19 Mars - ULURU

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Non, ça ne se prononce pas "turlututu", mais "ou-lou-rou", en faisant rouler le "r" du bout de la langue et pas en se raclant la gorge comme pour...

C'est aujourd'hui que nous allons découvrir ce lieu mythique, symbole par excellence de l'Australie avec le kangourou, le boomerang et le didjeridoo (pour tout savoir sur le plus vieil instrument de musique du monde et même, pourquoi pas, en commander un en ligne, cliquez ICI).

DSC09960__1_DSC09960__2_La route est là aussi très bonne et nous ne tardons pas à apercevoir ce qui pourrait être... non, fausse alerte, il s'agit du Mont Connel qui se trouve à une centaine de kilomètres avant ce que les premiers colons ont tout d'abord appelé Ayers Rock et qui a repris son appellation aborigène originale il y a quelques années, lors de la décennie de la réconciliation des années 1990.

DSC09960__17_Le site est aujourd'hui entièrement co-géré avec les Anangu, le nom de la tribu aborigène qui habite la région depuis plus de 40 000 ans et pour qui ce site est un endroit sacré où ont encore lieu de nombreuses cérémonies religieuses. Le mysticisme du lieu se fait très vite ressentir à mesure que nous en approchons et un intéressant centre culturel aborigène au pied du monolithe nous permet d'en savoir un peu plus sur l'histoire du lieu et sur ses légendes.

Par volonté des Anangu, toute photo de l'exposition est interdite, car selon eux l'image (et donc la photo) fait partie intégrante de l'objet. En prenant une photo, c'est comme si on emportait une petite partie de l'objet avec soi. Ils demandent aussi à ce que l'on ne prenne pas de photos des Anangus eux-mêmes, car selon leur tradition il faut masquer toute image d'un personne défunte après son décès pour que son âme puisse trouver le repos. Certaines photos de l'exposition étaient d'ailleurs masquée, car l'une des personnes qui y est représentée était décédée quelques jours auparavent.

DSC09960__32_DSC09960__28_Nous partons alors à la découverte du site après de longues négociations au bouts desquelles j'ai quand même réussi à convaincre Naomi qu'il fallait marcher un peu pour apprécier la magie de l'endroit. Le plaisir de porter son nouveau filet anti-mouches, un accessoire IN-DIS-PEN-SABLE en vente dans tout bon magasin de souvenirs, a contribué à la convaincre qu'une petite ballade à pieds après le déjeuner n'est pas forcément désagréable. Un oiseau local dont j'ai oublié le nom observe ces quatre étranges silhouettes.

Uluru est comme un iceberg dont la partie visible, qui fait tout de même 3600 m de long et 348 m de haut, ne représente qu'un tiers environ de la masse totale du monolithe. Oui, il s'agit bien d'un monolithe, c'est-à-dire d'un bloc de grès d'un seul tenant !!

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Le tour de sa base nécessite environ 3 heures de marche, nous nous sommes donc limité, après suffrage à 3 voix contre 1, d'une courte ballade d'une heure. Là aussi, plusieurs endroits sont interdits de photographie à la demande des Anangus, notamment des lieux de cérémonies traditionnelles dont certains sont réservés aux hommes, d'autres aux femmes et d'autres encore à certains initiés seulement. Ils estiment notamment qu'il faut avoir reçu un enseignement adéquat pour pouvoir apprécier pleinement la spiritualité de ces lieux et que la photo, aussi bonne soit-elle, ne saurait jamais restituer celle-ci, ou alors en donner une mauvaise image.

Note à propos des règles des Anangus :
DSC09960__47_Les Anangus ont indiqué leurs règles en matière de photographie, mais aussi de respect des lieux, en demandant notamment aux visiteurs de ne pas grimper sur le rocher. Aucune sanction n'est prévue, ils font simplement appel à la compréhension et au sens des responsabilités de chacun. Bien évidemment, il y a toujours des beaufs dont le raisonnement se limite à un truc du genre "j'ai payé donc j'ai le droit" et qui escaladent quand même le rocher malgré des informations en plusieurs langues. Une grimpette de près d'une heure quand même et qui est loin d'être sans danger. Pour les Anangus, si quelqu'un se blesse ou même se tue en montant sur Uluru, c'est comme si le rocher leur avait fait du mal, ce qui les attriste au plus haut point car ce lieu est pour eux symbole de pureté et ne devrait donc pas être source de tristesse ou de mal. Autre anecdote : le centre culturel renferme un endroit particulier où sont entreposés tous les fragments du rocher qui ont, un jour, été emporté par des visiteurs pour ensuite être renvoyés aux Anangus par ces mêmes visiteurs qui, une fois rentrés chez eux, ont regretté leur geste. Plusieurs courriers sont affichés, notamment des personnes à qui sont arrivées des choses étranges après avoir subtilisé un morceau du rocher.

DSC09960__62_DSC09960__64_Mais les filles ne se laissent pas impressionner par toutes ces histoires et profitent d'un bain bien mérité dans la piscine du terrain de camping.

Le soir, nous lisons ensemble un récit de la mythologie Anangu dans un recueil acheté au centre culturel. L'obscurité est presque totale, seulement perturbée par la lueur de lampes des caravanes et des tentes. Au loin, on peut entendre le bourdonnement langoureux d'un didgeridoo, ce qui accentue encore le caractère mystique du lieu et la magie de l'histoire.

La légende des kangourous géants
Les conteurs de la tribu de Wiradjuri disent qu'il y a très longtemps, les hommes ne connaissaient pas le feu et étaient obligés de manger leur viande crue. En ce temps, ils partageaient leur territoire avec des kangourous géants dont certains faisaient plus de 3 m de haut.
Ces animaux étaient herbivores, mais ils n'aimaient pas les hommes et les attaquaient fréquemment. Les Wiradjuri les craignaient.
Un jeune homme de la tribu, Wirrowaa, a demandé l'aide d'un puissant esprit appelé Byamee. Celui-ci lui est apparu pendant une nuit de pleine lune et a répondu à sa requête en lui demandant de prouver sa bravoure. Wirrowaa devait s'appliquer sur le corps de l'argile blanche et procéder à un corroboree spécial. L'argile blanche ne se trouve que près de l'endroit où vivent les kangourous géants, mais il décida de surmonter sa peur et d'accepter le défi.
Il s'enduisit tout d'abord le corps de graisse de lézard puis se roula dans la poussière pour ressembler à un morceau de rocher. Il s'approcha de l'endroit où se trouvent les kangourous géants en se cachant derrière une branche feuillue et trouva l'argile blanche. Wirrowaa en ramassa autant qu'il pu et retourna au campement de la tribu. Les kangourous géants ne s'étaient rendus compte de rien.
Il s'en enduisi alors le corps et entama un corroboree sur un rocher à la lueur de la pleine lune. Pour récompenser Wirrowaa de son courage, Byamee lui apparu et lui enseigna l'art du feu. Pour cela, il frotta deux morceaux de bois jusqu'à ce qu'ils chauffent suffisamment et enflamment une touffe de brindilles. Le feu se propagea très vite à aux buissons et gagna l'endroit où vivaient les kangourous géants.
Les Wiradjuri étaient stupéfaits, ils n'avaient jamais vu de feu. En sécurité sur leur rocher, ils assistaient de loin à la fuite des kangourous géants, effrayés par l'incendie. Ils ne revinrent jamais et, depuis ce moment, les Wiradjuri peuvent ceuillir et chasser sans crainte d'être attaqués par les kangourous géants.

DSC09960__113_DSC09960__125_Tout le monde dort à présent et je ne tarde pas à m'assoupir moi aussi dans la douceur de la nuit, bercé par le son d'un lointain didgeridoo. Très vite, des rèves de kangourous géants viennent agiter mon sommeil.

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L'esprit Byamee m'emporte très loin au-dessus du rocher sacré des aborigènes et me révèle un autre site, moins connu, un peu plus à l'ouest : Kata Tjuta, ce qui veut dire "les nombreuses têtes".

Je survole la plaine quui s'étend à perte de vue, les Wiradjuri me font signe, un koala suce une feuille d'eucalyptus sur le plus haut des rochers, des mineurs d'opale sortent la tête d'un trou dans le sol, un boomerang lancé par un pélican fait la navette entre deux nuages, je me cogne à une mouche, je trébuche, je roule et boum !! Je me réveille brutalement pour faire la connaissance de ...

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...Ben, le sympatique pilote d'hélicoptère qui nous a fait faire un survol du site d'où sont revenues deux nenettes excitées comme des puces qui se sont toutes deux mises en tête d'apprendre à piloter.

En écoutant bien, un didgeridoo peut aussi imiter le bruit d'un hélicoptère !!

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