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La vie quotidienne d'une famille thailsacienne
20 mars 2009

16-17 Mars - Coober Pedy

DSC09940__31_DSC09940__8_90 % des opales extraites dans le monde provienne de la région de Coober Pedy, qui compte 3500 habitants et 45 nationalités différentes. La majorité d'entre eux vit sous terre pour se protéger à la fois de la chaleur (50 °C en pleine journée en été) et du froid (nuits glaciales en hiver). C'est dans cet environnement particulièrement hostile et ces paysages lunaires qu'ont en outre été tournés des films tels que Planète Rouge ou Mad Max, notamment le troisième volet qui avait pour environnement les galeries de Coober Pedy. La ville dégage une atmosphère très particulière, d'autant plus que 80 % des infrastructures sont souterraines. Les producteurs de films à la recherche de "geules" n'ont que l'embarras du choix ici.

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L'habitation typique se compose d'un monticule d'où dépassent des bouches d'aération, d'une entrée plus ou moins "aménagée" et d'une collection hétéroclite d'engins en tous genres. Parfois, la première habitation du mineur, celle qu'il occupait à son arrivée il y a très longtemps, est encore visible sur le site d'extraction.

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Comment devient-on mineur d'opale ?
Pour commencer, il faut acheter un permis qui se monte à environ 50 dollars par an. Ensuite, il faut louer un terrain (les terrains ne s'achètent pas, ils appartiennent à l'état) et creuser. C'est aussi simple que ça. Pour creuser, il existe trois méthodes : à la main, à la dynamite ou à la machine. La machinerie coûte environ 2000 dollars par semaine, la dynamite 200 dollars et la pioche une quantité indéfinissable d'huile de coude. Mais dans tous les cas, lorsqu'un filon est découvert, il faut finir à la main. Et pour corser la difficulté, il n'existe aucune technologie permettant de détecter la présence d'opale. Tout est une questioin de chance.

D'où vient l'opale ?
Il y a 100 millions d'années environ, le centre de l'Australie était recouvert par une mer intérieure dont les traces visibles sont notamment les immenses lacs salés que nous avons croisés hier le long de la route. L'opale est le résultat de la filtration des minéraux et de l'évaporation. Les filons se trouvent entre 10 et 30 mètres de profondeur, parfois directement à la surface (mais ceux en surface sont épuisés depuis longtemps). L'opale de Coober Pedy est tellement pure, que les bijoutiers internationaux n'en voulaient pas au début, croyant à une imitation. La ruée a eu lieu au début des années 1920, les militaires qui revenaient de la guerre des tranchées en Europe ont appliqué ici les mêmes techniques, ce qui a donné naissance aux "dugouts" ou habitations souterraines.

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Aujourd'hui encore, Coober Pedy est une ville en grande majorité souterraine et même les hôtels, restaurants et autres lieux touristiques sont souterrains. Il existe même un "caravan park" souterrain. Il est maintenant interdit de creuser dans un rayon de 20 km autour de la ville, sauf pour agrandir sa résidence. Certaines résidence comptent 20 chambres à coucher et continuent de s'agrandir (non, non, pas pour chercher de l'opale !!). Leur aménagement n'a rien à envier aux habitations en surface et on peut y trouver tout le confort moderne avec un luxe supplémentaire très difficile à obtenir par ailleurs : le silence (les voisins peuvent faire la nouba, il y a au moins 10 mètres de grès entre deux habitations) et l'obscurité totale. Le gouvernement prélève 60 % de taxe sur toutes les recettes de vente d'opale à partir de 50 000 dollars (28 000 Euros), il va sans dire que beaucoup de transactions s'effectuent en espèce.

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DSC09950__19_Mardi 17, lever à l'aube car nous avons prévu de passer par le lieu dit Breakaways à 25 km au nord de Coober Pedy. Il s'agit d'un site aborigène, un ensemble de falaises de gypse et de calcaire dont les couleurs changent en fonction de l'éclairage, certaines ont même été surnommées "sel et poivre". Pour ce faire, il faut parcourir une piste d'une dizaine de kilomètre perpendiculairement à la Stuart Highway, et c'est là que nous apercevons - enfin !! - nos premiers kangourous sauvages. Il nous aura quand même fallu près de 10 jours.

DSC09950__30_DSC09950__31_Autre curiosité : la "dog fence" ou "clôture anti-chiens". Il s'agit d'une clôture grillagée de 5300 km de long. Oui, vous avez bien lu : cinq mil trois cent kilomètres, soit deux fois la longueur de la grande muraille de Chine. Cette clôture a été érigée petit à petit par les éleveurs du sud pour se protéger des dingos, le chien natif australien qui est ainsi retenu dans les 3/4 nord-ouest du pays. Elle est contrôlée régulièrement et remise en état si nécessaire Le marché du mouton - viande et laine - en Australie représente plusieurs dizaines de millions de dollars par an, çe qui vaut bien quelques centaines de kilomètres de grillage !!

DSC09950__50_DSC09950__51_Ensuite, direction le nord et nous franchissons notre troisième frontière d'état en reculant de nouveau notre montre d'une heure (pas d'heure d'été dans le Territoire du nord).
Nous passons la nuit à Erlunda, une roadhouse dont le terrain est peuplé de kangourous et d'emeus peu farouches.

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